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Comment identifier et traiter les pucerons

Les pucerons font partie des insectes qui envahissent nos plantes d’intérieur. Bien qu’ils ne soient pas les principaux indésirables qu’on remarque, il n’est pas rare de déceler une infestation pendant l’été ou à l’automne. C’est principalement pendant cette période qu’on risque d’en apercevoir dans nos plantes, car les pucerons sont très présents à l’extérieur pendant les mois chauds. Bien souvent, une plante d’intérieur sortie pendant la saison estivale se retrouve victime de ceux-ci. Parfois on s’en rend seulement compte une fois la plante rentrée à l’intérieur et c’est à ce moment que le risque d’infester les autres plantes augmente.

 Comment remarquer leur présence

L’insecte lui-même

 Bien souvent on remarque leur présence en voyant directement l’insecte. Puisqu’ils se reproduisent assez rapidement, il n’est pas rare d’observer un bon nombre de pucerons sur les feuilles et les tiges.  Il y a une multitude d’espèces de pucerons de tailles et de couleurs différentes. En général ils sont verts, jaunes, rouges, oranges ou bleutés. L’adulte a un corps translucide en forme de poire mesurant entre 1 mm et 4 mm. Le puceron est un insecte de type piqueur-suceur. À l’aide de son stylet, il perce les tissus de la plante puis suce la sève de celle-ci. Il possède 3 paires de pattes, 2 antennes et ce qui fait en sorte qu’on le reconnait à coup sûr, ce sont ses deux cornicules situées sur sa partie postérieure. Ces cornicules ressemblent à deux antennes et les pucerons en ont pratiquement tous.

 

 

Feuilles collantes ou d’aspect poudreuses

Les pucerons éliminent les excès de sucre ingérés en excrétant du miellat ; une substance collante et sucrée qui attire les fourmis et d’autres insectes indésirables qui s’en nourrissent. Le miellat est responsable de la formation de fumagine sur les végétaux. Ce champignon noir d’aspect poudreux bloque les stomates des feuilles et empêche donc les échanges gazeux et la photosynthèse.

Fichier:Pucerons (Aphis fabae) et dépots de miellat sur feuille de Vicia fabae..JPG

Plants affaiblis

Puisque les pucerons sucent la sève des végétaux qu’ils attaquent, ceux-ci deviennent alors moins vigoureux et on une croissance ralentie. Les feuilles flétrissent et se couvrent aussi de miellat et de fumagine. Ces substances créent alors une barrière sur les feuilles et cela affecte directement la photosynthèse, car la lumière ne peut plus être absorbée. Les plants deviennent donc affaiblis et dépérissent rapidement.

Déformation, jaunissement et perte de feuilles

Les plants étant affaiblis en raison d’un manque de sève, les feuilles auront également tendance à courber. La salive des pucerons peut également porter des virus et des toxines qui risquent d’être injectés à leurs végétaux hôtes. Cela peut donc causer des déformations aux feuilles et aux bourgeons, mais aussi des décolorations et un jaunissement important. Les plants hautement attaqués auront même tendance à perdre plusieurs feuilles. Lorsque présents en grand nombre, les pucerons peuvent tuer en partie et même en entier le plant qu’ils infestent. 

Prévention et traitements

Inspection dès l’achat

Afin d’éviter de potentiels problèmes, il est toujours recommandé d’inspecter nos plantes dès leur achat. Des feuilles collantes, noircies ou recroquevillées devrait attirées une attention particulière. Les insectes sont également bien visibles à l’œil nu. En examinant les plantes lors de notre magasinage on peut prévenir la présence de pucerons et autres indésirables.

Éviter d’infester nous-mêmes nos plantes d’intérieur

Les pucerons se développent rapidement dans des conditions chaudes. Il n’est donc pas rare d’avoir dans nos jardins et plates-bandes une ou deux plantes présentant des pucerons. Il faut donc être vigilants après avoir jardiné à l’extérieur pour ne pas rentrer l’ennemi à l’intérieur que ce soit sur notre peau ou nos vêtements. C’est la même chose lorsqu’on visite un centre jardin et qu’on manipule plusieurs plantes. Un lavage de mains en rentrant dans la maison peut prévenir bien des dégâts !

Attention aux excès d’engrais azotés et aux tailles drastiques

Lorsqu’on sort une plante d’intérieur à l’extérieur pendant la saison estivale, il faut faire attention de ne pas exagérer au niveau de l’utilisation des fertilisants riche en azote qui contribue principalement à la pousse des feuilles. Les pucerons sont attirés par les nouvelles pousses, car elles sont tendres et faciles à perforer pour y sucer leur sève. Donc si des pucerons sont présents à proximité, ils risquent de s’attaquer aux plantes qui présentent de nouvelles pousses tendres. On peut fertiliser, certes on doit respecter les quantités et les fréquences proposées sur le produit employé. Par contre, si on remarque une infestation, on doit arrêter la fertilisation pour ne pas perdre le contrôle sur la population. De plus, on devrait fertiliser que les plantes en santé. Une infestation de pucerons peut affaiblir considérablement un plant. Une fertilisation ne ferait que lui causer un stress de plus, car elle n’aurait pas l’énergie nécessaire pour croitre.

Il faudra aussi faire attention à ne pas trop tailler drastiquement nos plantes avant leur sortie sur le balcon. La taille stimule également de nouvelles pousses. Si on décide tout de même d’en effectuer une en étant aux aguets par la suite, il sera possible de traiter rapidement si une infestation survient. 

Nettoyer et traiter en prévention les plantes rentrées de l’extérieur

Lorsque la température clémente nous quitte peu à peu et qu’il est maintenant temps de rentrer nos plantes d’intérieur, il est important d’effectuer un nettoyage et un traitement de prévention. Même si on ne remarque aucune présence indésirable, il faut se dire que la prévention est toujours préférable à une série de traitements par la suite lors d’une importante infestation. On place la plante dans la douche et on lave son feuillage à l’aide du jet d’eau. On fait attention de ne pas noyer le terreau. Il est possible d’envelopper le pot dans un sac de plastique pour protéger la terre. On nettoie le dessus et dessous de chaque feuille ainsi que les tiges. Par la suite, on laisse égoutter et lorsque la plante n’est plus mouillée on applique une solution de savon noir et d’eau en vaporisation. On mélange 5 cuillères à soupe de savon noir dans un litre d’eau tiède. On laisse refroidir la solution avant d’en vaporiser sur toute la plante. Cette méthode prévient et traite différents insectes indésirables en plus de déloger les saletés et optimiser du même fait la photosynthèse.

Traitement

Les signes énumérés plus haut quant à la présence des pucerons peuvent être remarqués autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Lorsque la plante est dehors, il est également possible de voir des fourmis se promener sur les feuilles de celle-ci lors d’une infestation de pucerons. Les fourmis se nourrissent du miellat excrété par les pucerons. Le sucre que celui-ci contient les attire rapidement. À l’extérieur, la coccinelle est un prédateur féroce pour les pucerons. Malheureusement elle ne parvient pas toujours à contrôler une grande colonie et il faut donc tout de même agir. À l’intérieur c’est encore plus important, car il n’y a aucune présence de prédateurs naturels.

Le premier geste est d’écraser manuellement les pucerons lorsque présents en petite quantité. Ce n’est pas très attirant à faire comme geste, mais c’est de loin le geste le plus rapide et sain pour la plante. Par la suite, on déloge les pucerons et on nettoie la plante avec un jet d’eau fort dans la douche. On enlève tous les insectes qu’on voit. Si seulement l’extrémités des tiges est touchée, il est possible de tailler la partie attaquée.

Si l’infestation est importante, on peut traiter en complément. Le savon noir est un insecticide naturel qu’on peut facilement appliquer en vaporisation sur toute la plante en faisant une solution maison de 5 cuillères à soupe dans un litre d’eau tiède. On peut ajouter à la solution quelques gouttes de clous de girofle pour augmenter son efficacité.  On peut aussi utiliser de l’huile de neem qui est également un produit naturel ; dans un litre d’eau, on ajoute quelques gouttes d’huile de neem et 3ml de savon noir qui servira de liant puisque l’eau et l’huile ne se mélange pas. Il y a d’autres insecticides prêts à l’emploi qui peuvent être utilisés en respectant les quantités décrites sur l’étiquette du produit et en s’assurant que c’est sans danger pour l’application à l’intérieur. On surveille la plante touchée par les pucerons pendant un mois par la suite en répétant les douches et les traitements lorsque nécessaire.

 Lorsque prise en main rapidement, une infestation de pucerons est facile à contrôler. De plus, les trucs cités dans cet article vous aideront à les identifier rapidement et même les prévenir!

 

Source photo: Iriisphytoprotection et Royalqueenseeds